Tuesday, April 6, 2010

Omega Doom

Albert Pyun...
L'amateur de ciné-coups de boule à la fois esthète et curieux de la vie aura remarqué le nom de ce réalisateur exceptionnel au générique de Cyborg avec Jean-Claude Van Damme. Ce que seul le nanarophile acharné saura, c'est que le monsieur fait carrière. Il fait carrière dans le film de cyborgs post-apocalyptiques. La démarche artistique est intéressante - de multiples variations sur un même thème, voire les mêmes personnages ou non personnages.
Des gentils, des méchants, un personnage prophétique tourmenté, des images christico-bibliques, des body-buildeuses, et des duels au soleil - le genre western spaghetti du pain dans la gueule, attention je dégage mon trenchcoat pour dégainer ma tatane.
Mauvaise langue, on dirait que ce type est complètement cinglé.
Quand on a une vraie démarche scientifique et artistique, on perd son temps à regarder ses merdes pour en arriver à la même conclusion de pathologie sérieuse de la tête - qu'on requalifiera de "grande passion".

Après avoir vu (outre Captain America, qui est super, mais pas cyborgo-post-apocayplique) Cyborg, Nemesis 2 (de la tetralogie Nemesis, sisi), et Knights, je me suis assis hier devant Omega Doom. Omega Doom, déjà, comme nom, ça cartonne, et on a un a priori favorable qui vous donne des frissons pendant tout le générique, "Ah-ah, vite que ça commence!", pendant que le glaçon se fend dans le verre de vodka au miel.

On en conclut dès les premières images que c'est au moins aussi bien que les titres sus-cités.
Il faut voir ces premières images. Ce sont les vraies premières images.

On apprécie ensuite le changement de cadre: désormais, l'hiver nucléaire a la tronche d'un hiver dans une friche urbaine Slovaque. Il y a du renouveau dans l'oeuvre, Pyun est en auto-réinvention perpétuelle et moi je dis chapeau.
L'intrigue se met en place: Rutger Hauer (c'est lui, Omega Doom) arrive dans un trou paumé où se joue l'avenir de l'humanité. Car dans le trou paumé, il y a deux armées de cyborgs rivales tellement dévastatrices qu'elles n'osent faire le premier pas pour assaillir l'autre. Moi j'y vois une micro-transposition de la guerre froide (il suffit de voir comment ils se caillent les miches, les cyborgs), un message poétique humaniste qui dénonce au moyen de parallèles qui dérangent.
D'un côté, 3 brunettes coupées au bol qui portent des lunettes de soleil.
De l'autre, une poignée de clodos avec des implants en fer en caoutchouc.
Il ne faudrait pas que l'irréparable se produise et qu'un conflit ouvert éclate - le bordel qui en résulterait aurait des conséquences pas possible sur la civilisation des machines.
Les uns comme les autres attendent de se procurer ce qui leur donnera un ascendant fatal sur leurs rivaux: des flingues enterrés on sait pas où. Parce que faute de mieux, en attendant, ils en sont réduits à se battre avec des armes beaucoup plus communes: des genre d'épées supersoniques qui font des trous. Il faut voir l'orgasme de la Mireille Matthieu en chef quand elle posera enfin les yeux sur un des vieux colts de pépé - si elle n'avait des rayban made in Slovaquie, on y lirait des perspectives de conquête planétaire.
On comprend que Rutger Hauer, qui est élégamment habillé dans le film, n'est pas là pour rien. C'est l'agent provocateur, la mouche dans le lait, la machine capable de sentiment humain qui trahira sa nature maudite pour sauver ce qu'il reste de beau et de bon sur cette terre de désolation d'où germera peut-être à nouveau l'être humain, et avec lui le regard rieur d'un enfant buvant de la Quézac.

Je n'en dirais pas plus, pour ne rien gâter au futur spectateur à qui je viens de donner très fort envie de voir le film, et surtout parce que c'est l'heure d'aller manger du curry.

2 comments:

  1. Merde, ça a l'air grave bon, ou con, ou les deux!
    Hop, petit tour sur les sites d'occas' qui vont bien...

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  2. On dirait un n-ème remake de Yojimbo ce truc :)

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